Principaux indicateurs économiques en Algérie

Vers une amélioration des principaux indicateurs à la fin 2021

25/10/2021 - 09:16

 

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a dévoilé des prévisions annonçant une amélioration des principaux indicateurs économiques et financiers de l'Algérie à la fin 2021, grâce à une croissance de l'activité du secteur des hydrocarbures de plus de 10%, après le repli enregistré l'année dernière.

 

Lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2022 devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Benabderrahmane a dévoilé les prévisions de clôture de l'exercice 2021 qui annoncent une croissance économique de 4,4% contre un repli de - 4,9% en 2020.

Cette reprise s'expliquerait, selon le Premier ministre, par la relance du secteur des hydrocarbures avec 10,3% contre -10,2% enregistré l'année passée.

Le secteur de l'agriculture qui a connu une croissance de 4,1% contre seulement 1,6% l'année dernière a contribué à son tour à cette reprise.

La croissance hors hydrocarbures devrait atteindre 3,5% fin 2021 contre un repli de -3,6% en 2020.

Recul important du déficit de la balance des paiements

 

Le Premier ministre prévoit également un recul important du déficit de la balance des paiements estimé à -5,3 mds dollars (-3.3% du PIB) contre -16,4 mds dollars fin 2020, soit un recul de 67.5%.

La balance commerciale devrait réaliser un excédent de 2,35 mds dollars (+1.5% du PIB), grâce à une augmentation de 62% des exportations des hydrocarbures et de 161% des exportations hors hydrocarbures avec une baisse de 1,3% des importations.

Selon les mêmes prévisions, les exportations des hydrocarbures devraient atteindre 32,4 mds dollars fin 2021 avec une hausse de 12,3 mds dollars par rapport à l'année 2020 (+62%).

Cette augmentation est due à l'amélioration des cours du baril sur le marché pétrolier d'une part (une hausse de 55,4%) et à l'augmentation du volume des exportations de 11,7%, d'autre part, explique M.  Benabderrahmane.  

Les exportations hors hydrocarbures devraient augmenter de 161,8% pour passer de 1,9 milliard de dollars en 2020 à environ 5 milliards de dollars en 2021. 

Concernant le change, le Premier ministre a précisé dans sa présentation des prévisions de clôture, que le taux de change devrait atteindre en moyenne 135 dinars/dollar fin 2021, contre 126,8 dinars/dollar en 2020, compte tenu des fluctuations actuelles accompagnées de la dépréciation du dollar américain face à l'euro.     

Quant au taux d'inflation, il devrait s'élever à 4,9% d'ici fin 2021, contre 2,4% en 2020, en raison "d'une hausse significative des prix de +2,5 points de pourcentage, principalement due à la hausse des prix des matières premières au niveau international, ainsi qu'aux coûts inhérents à la logistique".  

Il est prévu que l'année 2021 se clôturera avec des recettes budgétaires estimées à 5.858,03 milliards de DA, contre 5.114,09 milliards de DA fin 2020, soit une augmentation de 14,5%.  

Selon les mêmes prévisions, la fiscalité pétrolière recouvrée devrait atteindre 778,1 milliards de dinars fin 2021, à la faveur de l'amélioration des cours du pétrole algérien "Sahara Blend", qui pourrait atteindre en moyenne 65 dollars/baril, contre 41,8 dollars/baril en 2020. 

Concernant les dépenses budgétaires, elles devraient atteindre 8.642,7 milliards de DA d'ici fin 2021, contre 6.902,9 milliards de DA en 2020, enregistrant ainsi une hausse de 25,2% du fait de l'augmentation des dépenses de fonctionnement (+13,1%) et des dépenses d'équipement (+57,3 %). 

Le déficit du Trésor devrait atteindre -3.614,2 milliards de dinars à la fin 2021 (-16,5% du PIB), contre un déficit de -2.725,4 milliards de dinars fin 2020 (-14,5% du PIB).  

L'aggravation du déficit du Trésor est due à l'augmentation des dépenses budgétaires (+25,2%), principalement due à  la hausse des dépenses d'équipement (57,3%).  

Ce déficit sera financé en "recourant aux mécanismes du trésor et d'économie du Fonds de régulation des recettes (FRR)", selon M. Benabderrahmane, qui a rappelé, dans ce sens, les mesures prises par l'Etat au cours de cette année, ayant permis "une reprise progressive de l'activité économique à des niveaux permettant la couverture des pertes enregistrées en 2020, tout en atténuant les déséquilibres des comptes intérieurs et extérieurs de l'Etat et en maintenant  le soutien de l'Etat afin de préserver les acquis sociaux au profit des citoyens en matière de santé, d'éducation et de pouvoir d'achat".

 

                      Indicateurs économiques de l’Algérie en 2021

 

Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Rostom Fadhli a indiqué que les réserves de change de l’Algérie, hors or, ont atteint 44,724 milliards de dollars à fin Septembre 2021, grâce à un fort recul du déficit de la balance commerciale.

Le déficit de la balance commerciale est passé de 10,504 milliards de dollars à fin Septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars à fin Septembre 2021, a fait savoir le Gouverneur, qui a expliqué que le recul du déficit est dû principalement à la forte hausse des exportations de biens qui sont passées de 16,240 milliards de dollars à fin Septembre 2020 à 26,402 milliards de dollars à fin Septembre 2021, soit +62,3 % ».

Au cours des neuf premiers mois de 2021, la valeur totale des exportations des hydrocarbures a enregistré une forte hausse de 57,3 %, passant de 14,868 milliards de dollars à fin Septembre 2020 à 23,387 milliards à fin Septembre 2021, a noté le Gouverneur.

De même, les exportations de biens hors hydrocarbures ont enregistré une hausse atteignant 3,015 milliards de dollars au cours de la période sous revue contre 1,372 milliards dollars  à fin septembre 2020 (+120%).

Quant aux importations de biens, elles ont légèrement augmenté de 4,6 % entre Septembre 2020 et Septembre 2021, passant ainsi de 26,744 milliards de dollars à 27,973 milliards de dollars.

Par ailleurs, les exportations de services ont connu une stagnation relative à fin Septembre 2021, passant de 2,273 milliards de dollars à fin Septembre 2020 à 2,300 milliards de dollars à fin Septembre 2021, alors que les importations de services, au cours des neuf premiers mois de 2021, ont enregistré une baisse de 630 millions de dollars, passant ainsi de 5,644 milliards de dollars à fin Septembre 2020 à 5,015 milliards de dollars à fin Septembre 2021.

Au total, les exportations de biens et services ont atteint 28,702 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2021 contre 18,513 milliards de dollars à la même période de 2020, soit une forte hausse de 10,189 milliards de dollars (+ 55,04 %), quant aux importations de biens et de services, ils ont connu une très légère hausse de 1,85 %, passant de 32,388 milliards de dollars à fin Septembre 2020 à 32,988 milliards de dollars au cours de la période sous revue.

Par ailleurs, M. Fadhli a indiqué qu’après avoir enregistré une contraction au cours de l’année 2020, la reprise de l’activité économique, entamée au premier trimestre 2021 (+2,3 %),  s’est poursuivie au cours du deuxième trimestre 2021 atteignant ainsi une croissance appréciable de 6,4 %, contre une forte contraction de 10,3 % au deuxième trimestre 2020.

Cette croissance du Produit intérieur brut (P.I.B.) réel est corrélée à la hausse de la croissance de la quasi-totalité des grands secteurs de l’économie nationale hormis celui de l’Agriculture qui a accusé un léger recul de 0,3 % au deuxième trimestre 2021, contre une croissance de 1,4 % à la même période de l’année précédente. Ce recul est dû notamment aux conditions climatiques défavorables.

Hors hydrocarbures, la croissance du P.I.B. a atteint 6,1 % au deuxième trimestre 2021, contre un fort repli de 11,5 % au deuxième trimestre de l’année précédente.

Le premier secteur ayant contribué à la progression de l’activité économique au, deuxième trimestre 2021, est celui du Bâtiment, des Travaux publics et de l’Hydraulique (B.T.P.H.)  qui a enregistré une forte croissance de 13,7 % contre -20,0 % une année auparavant.

Le deuxième secteur est celui des hydrocarbures qui a connu une croissance de 11,0 % contre un repli de 5,3 % au deuxième trimestre 2020.

Le secteur de l’industrie a lui aussi réalisé une croissance appréciable de 9,3 % au deuxième trimestre 2021 contre un repli de 5,3 % au deuxième trimestre 2020.

                                                                                                                   Source : Banque d’Algérie